• Publié dans "Lectures pexinoises" et mis en ligne le jeudi 20 août  2015 à 16h44

    Ecrire un livre à deux mains c'est un peu comme jouer à quatre mains une pièce pour piano ; il faut certes jouer la même partition, mais il faut aussi se connaître et s'écouter, s'apprécier et se respecter. Mais cela ne suffit pas. Ce sont les qualités et les personnalités de chacun qui, complémentaires et combinées, confèrent à l'interprétation toute sa puissance, toute sa singularité. Pour son 4ème ouvrage, Micheline Desplebin franchit le cap et s'adonne avec bonheur à l'exercice grâce à la complicité sincère de Noël Duflou.

    Un livre à deux mains pour Micheline Desplebin Ma maison était dehors est le récit authentique et émouvant, parfois drôle et toujours chaleureux, de la trajectoire sociale de Noël Duflou. Un parcours pourtant peu enviable, hors-norme, chaotique, semé d'embûches, fait de malheurs, d'angoisses et de souffrances. Noël est né un 25 décembre, il y a 67 ans, au sein d'une famille nombreuse et peu aimante. Orphelin de père dès l'âge de 4 ans, il vit, auprès de sa mère et de ses frères et soeurs, un calvaire qui le conduira tout d'abord à se replier sur lui-même, puis à fuir le foyer hostile et à se réfugier dans les bois pour y vivre seul. Là, il devient maître de son présent, avance, se construit et prépare sa "renaissance".

    A travers ce récit, poignant à plus d'un titre, Micheline Desplebin, elle-même issue d'une famille modeste et très nombreuse, nous montre, une nouvelle fois, que "malgré un parcours semé de nombreuses embûches, chaque individu peut trouver en lui-même l'énergie, les subterfuges, la force lui permettant de faire face, de rester droit et de déjouer les multiples pièges tendus risquant de faire basculer dans une vie de désordre, de dissipation, dans l'inconsistance. Chacun est maître de sa vie même si cela implique quelquefois des passages douloureux". A l'instar des personnages du théâtre de Corneille, l'homme est toujours l'artisan de son propre destin.

    Un livre à deux mains pour Micheline Desplebin

    Aujourd'hui retraité, Noël Duflou mène une existence paisible auprès de son épouse Yolande, par ailleurs coiffeuse de Micheline Desplebin (ce qui a sans doute facilité la rencontre des deux co-auteurs). "Noël a eu une révélation en lisant mon livre Histoire d'une famille nombreuse en milieu rural dans le XXème siècle. Il découvre que l'on peut revenir sur son histoire, que l'on peut l'écrire et que celle-ci peut avoir un rôle éducatif pour soi et pour les autres. Ce livre lui a permis de faire surgir à sa conscience les traces enfouies de son histoire".

    Plutôt qu'un déroulé chronologique du récit, Micheline Desplebin a décidé de privilégier, au fil des pages, des moments forts, des bribes de vie, des fragments d'histoire. Ce parti pris donne de la puissance au propos et suscite l'intérêt du lecteur.

    En cette période de doute collectif et de morosité ambiante, La Gazette vous invite à découvrir ce récit optimiste, tonifiant et libérateur.

    Georges Duroy

    Micheline Desplebin habite à Ste-Pezenne. Très impliquée dans la vie associative, elle est la présidente infatigable de la Ligue Départementale contre le Cancer. Noël Duflou réside à St-Liguaire.

    "Ma maison était dehors" de Micheline Desplebin avec la collaboration de Noël Duflou est édité aux Editions de l'Harmattan - 240 pages - version papier 24,50 € - version numérique 18,99 €

    Les auteurs dédicaceront leur ouvrage à l'Espace Culturel Leclerc de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 19h00 les samedis 22 et 29 août.

    Crédits photos : Editions de l'Harmattan, La Nouvelle République (cliquer dessus pour agrandir)


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  • Publié dans "Lectures pexinoises" et mis en ligne le jeudi 15 janvier 2015 à 16h06

    Après une longue vie professionnelle passée dans le monde de l'édition, Hubert Autoire a quitté Paris pour couler une retraite paisible au coeur de notre quartier. Mais la passion de la lecture et l'amour qu'il porte aux auteurs ne l'ont pas quitté. Il propose aux lecteurs de La Gazette de partager ses coups de coeurs et ses rencontres. C'est bien volontiers que nous lui ouvrons nos colonnes et nous espérons le retrouver prochainement.

    Christian Signol est l'un de ces rares écrivains à puiser son inspiration dans le terroir et à conserver toute son authenticité. Ses livres ne sentent ni le foin ni le fromage de chèvre. Ils sont le témoignage réaliste de ce que fut la vie jadis. En ce sens l'auteur, originaire du lot, est unique.

    Il porte en lui l'histoire de ses ancêtres mais aussi de tous les gens de la terre qui ont vécu modestement mais de fort belle manière, de tous ces gens dont la vie a été guidée par le respect de valeurs qui nous font aujourd'hui trop largement défaut. Véritable magicien des mots, capable de ressusciter un passé trop vite oublié (probablement parce que trop peu connu) Christian Signol est à la fois Jean Giono de "Regain" et Jean Ferrat quand il chante sa montagne.

    Ne nous y trompons pas, le témoignage que nous livre Christian Signol au fil de ses romans est aussi unique qu'émouvant. Mieux que personne, il sait donner un sens à la vie des plus humbles, des oubliés de l'histoire. Ses héros sont ces gens partis de rien qui ont simplement passé leur vie à cultiver les valeurs que leur ont transmis leurs aïeux.

    Christian Signol et les enfants de la terre

    Christian Signol porte en lui toute l'histoire de son pays, au coeur du Quercy

    "Bien sûr, j'enjolive mes personnages. Mais la part de vérité dans mes romans est immense. J'aime cette paysannerie d'après-guerre qui a su relever la tête pour imaginer un monde meilleur tout en respectant ses propres racines. Je crois vraiment que c'est ce que l'humanité a donné de meilleur" explique l'auteur qui a passé une partie de son enfance au Quatre Routes du Lot, terre paysanne s'il en est. "Ce monde qui m'est précieux, j'ai pu le retrouver grâce à mes livres. D'une certaine manière, je me le suis attribué définitivement. Il fait solidement partie de ma vie" ajoute Christian Signol.

    Malgré plus de trente romans, tous couronnés de succès, chaque nouvel ouvrage est une nouvelle aventure. "Pour écrire, il faut être solide dans sa tête. A chaque fois que je débute une aventure avec des personnages, que je finis par bien connaître à force d'y penser et d'avoir l'impression de vivre avec eux, j'ai besoin de confiance" reconnaît l'auteur qui, une fois le cadre général du roman défini, aime à se laisser guider, au fil de sa plume, par les personnages qu'il a créés.

    Christian Signol et les enfants de la terreJean Signol profite de son nouveau roman pour évoquer le poids de l'enfance. Pour l'auteur, l'enfance est primordiale dans la construction de l'individu : "L'enfance, si elle est réussie, c'est l'équilibre de la vie. La mienne a été très heureuse. Elle m'a permis d'avoir confiance en l'avenir. J'ai toujours eu l'impression d'être assis sur un socle". Et pourtant, Christian Signol donne vie ici à un personnage dont on ne peut envier le quotidien.

    L'action du roman "Une vie de lumière et de vent" se déroule au début du siècle dernier. Il raconte le trajet de Jean, un pauvre gars fragile qui n'a pas été épargné par la vie. Abandonné très tôt par ses parents, il sera placé, dans des conditions particulièrement dures, chez un couple de bergers analphabètes dénués de tout sentiment. Cela ne va pas l'empêcher de rencontrer un instituteur qui va lui apprendre à lire et à écrire. Il sera accueilli chez un ami et tombera amoureux d'une fille dont personne ne veut. A sa manière, le plus simplement, il va accéder, dans la noirceur des années de guerre, à un monde plus lumineux. 

    Hubert Autoire

    Le roman de Christian Signol "Une vie de lumière et de vent" est disponible à la bibliothèque de Ste-Pezenne (Cote R SIG Indice 843.92). Il est également en vente en librairie ou sur internet au prix de 19,50 € (Editions Albin Michel - 250 pages)

     

     


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