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Jacques Bachmann : photographe, sculpteur et écrivain
Publié dans "Portrait" et mis en ligne le jeudi 13 mars 2014 à 17h59
Après un premier article consacré à Alain Ferry, la Gazette poursuit sa galerie de portraits consacrés aux Pexinois qui font l'actualité ou qui exercent une activité professionnelle ou de loisir originale. Si vous-même (ou une de vos connaissances) êtes dans ce cas, n'hésitez pas à vous mettre en relation avec nous via notre rubrique "Contact".
Librairie des Halles, samedi 14 février 2014, 17h00. La salle du 1er étage commence à se remplir. L'oeil vif et pétillant, Jacques Bachmann, très à l'aise, accueille ses visiteurs, avec un sourire, avec un mot aimable. Sur la petite table ronde trône une pile d'exemplaires de son ouvrage "Etre Juif à 10 ans en 1939". La présentation du livre peut commencer. Après son exposé, l'auteur se prête de bonne grâce aux échanges avec un auditoire intéressé et attentif. Enfin la manifestation s'achève avec la traditionnelle séance de signatures. La Gazette note, parmi l'assistance, la présence du préfet des Deux-Sèvres. Excusez du peu ! Retour en arrière :
Au début des années 2000, Jacques Bachmann, reporter-photographe de profession (il a collaboré à des revues prestigieuses telles que "Maison & Jardin" ou encore "Vogue Déco"), quitte la région parisienne pour s'installer à Ste-Pezenne avec son épouse. Son temps libre, il le consacre toujours à la photographie, sa première passion, mais aussi à la sculpture. Il recherche les caractères en bois ou en plomb des imprimeries d'antan pour créer ce qu'il appelle "des sculptures littéraires" particulièrement originales.
Ce premier livre retrace, selon les mots de l'auteur, "les souvenirs d'un enfant de 10 ans aspiré dans le tourbillon et les angoisses de la deuxième guerre mondiale". La Gazette a lu l'ouvrage, l'a aimé et a jeté sur le papier ses impressions et commentaires. Les voici :
Au fil des pages, dans un style alerte et précis, Jacques Bachmann s'attache à nous faire partager son expérience des années de guerre et d’occupation allemande vues à travers le regard d'un enfant juif de 10 ans. La lutte pour échapper à la déportation fait alors partie du quotidien des Bachmann. L’intérêt principal de ce récit, fort bien écrit au demeurant (ce qui est suffisamment rare pour être souligné), tient notamment au fait que l'auteur nous livre ici un témoignage rare et poignant, parfois teinté d'humour et où l'espoir n'est jamais absent, sur le vécu d’une famille juive pendant la seconde guerre mondiale.
Tout au long de cette période particulièrement noire de notre histoire, la famille de Jacques va s'efforcer de mener une vie quasi "normale". Les Bachmann pourront échapper aux rafles et aux arrestations grâce à la protection et au soutien de leurs amis.
Plus de 70 ans après, Jacques retrace les événements qui ont marqué son enfance avec une précision rare. Il nous fait partager ses réactions, ses sentiments et ses angoisses face aux dangers bien réels qui lui ont brutalement fait oublier son innocence d’enfant.
Jacques et sa famille ont été sauvés grâce au courage de Bertrand et Marie Fabre, récemment reconnus "Justes parmi les Nations" (il s'agit d'une distinction accordée par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem qui vise à remercier les personnes non juives qui, par leur action, ont sauvé des personnes juives pendant la guerre). Jacques a eu la joie de retrouver en 2012 leur fille Nanou.
Ce livre tout public, mais plus particulièrement destiné à la génération qui n'a pas connu les années de guerre, contribue à l'impérieux devoir de mémoire.
Mais l'actualité de Jacques Bachmann ne s'arrête pas là. Il est en effet l'invité d'honneur du "6ème salon de printemps de la sculpture" qui se tiendra au Chateau de Bressuire du 15 au 30 mars.
C'est une occasion rêvée pour découvrir ses "sculptures littéraires" et notamment "Litterapolis" qui a reçu en 2007 le prix de la ville de Bressuire.
Georges Duroy
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