• Crise au sein du Conseil de Quartier

    Publié dans "Cadre de vie" et mis en ligne le jeudi 12 novembre 2015  à 18h24

    Mardi dernier 10 novembre, 20h00, salle des Fêtes de Ste-Pezenne : le Conseil de Quartier tient sa réunion publique en présence de cinq conseillers municipaux (dont Elmano Martins co-président "élu") et devant un auditoire clairsemé d'une vingtaine de Pexinois. D'entrée de jeu, Jean-Pierre Gervais, co-président "habitant" du Conseil de Quartier, fait une déclaration au terme de laquelle il annonce sa démission en mettant largement en cause le nouveau fonctionnement des Conseils de Quartier voulu par la municipalité. Janine Gachignard et Gaëlle Intes, conseillères de quartier au titre du CAP, emboîtent le pas et annoncent également leur départ pour les mêmes raisons.

    Il faut que la barque soit bien chargée, le ressentiment bien lourd et la désillusion bien forte pour que Jean-Pierre Gervais, homme de dialogue et de consensus, aux propos toujours mesurés, se résigne à quitter une instance au sein de laquelle il oeuvre depuis 12 ans. A l'appui de sa démarche il invoque cinq griefs principaux :

    • la baisse drastique (de l'ordre de 80 %) du budget d'investissement alloué aux quartiers,

    • la mutualisation de ce budget affecté globalement et indistinctement à l'ensemble des neuf quartiers de la ville (notre quartier ne bénéficie plus d'une enveloppe propre destinée à ses projets propres),
    • la suppression du Bureau qui permettait de piloter le Conseil de Quartier, d'animer le travail des commissions, de préparer les réunions, de synthétiser les demandes, de hiérarchiser les besoins et d’assurer la permanence de la relation avec la ville et ses services techniques,
    • l’impossibilité aujourd’hui de créer des commissions de travail spécifiques afin de coller davantage à la réalité du quartier et à ses problématiques et besoins particuliers (les commissions, au nombre de trois et identiques dans tous les quartiers, sont imposées par la ville),
    • l’absence de visibilité sur la réalisation des projets en général et, en particulier, sur ceux qui ont trait à la sécurité des personnes.

     

    Cette configuration nouvelle explique, à son avis, la désaffection des conseillers de quartiers (les 2/3 sont absents). Selon les propos de Jean-Pierre Gervais, les Conseils de Quartier sont devenus une "coquille vide" et il invite ardemment la ville à "revoir sa copie". 

    Cettte déclaration, véritable pavé dans la mare, n'a pas eu l'heur d'émouvoir outre mesure les conseillers municipaux présents, lesquels ont entamé l'ordre du jour de la réunion comme si de rien n'était.

    Les deux points principaux de l'ordre du jour concernent la circulation et la sécurité des piétons, rue de Grange, d'une part, et rue de la Routière, d'autre oart.

    Pour ce qui est de la rue de Grange, les services techniques ont planché sur plusieurs hypothèses dont aucune n'a véritablement séduit les riverains de la rue présents dans la salle. Une réunion, à laquelle seront conviés les intéressés, sera organisée prochainement par la ville.

    En ce qui concerne la rue de la Routière, les services techniques ont travaillé sur la création d'un cheminement piétonnier en site protégé reliant la sortie du bourg à la route de Coulonges. La première tranche (côté gauche en sortant du bourg) desservirait l'entrée de la zone commerciale. Le projet présenté est conforme aux attentes du Conseil de Quartier, du CAP et plus généralement des Pexinois. Mais aucune décision de faire n'a encore été prise. Il faut d'abord que le conseil municipal décide de retenir ce projet à l'occasion de la procédure d'arbitrage qui sera menée dans le cadre du prochain budget. La ville devra ensuite acquérir (le cas échéant par voie d'expropriation) le foncier destiné à recevoir l'emprise du chemin. Dans le meilleur des cas, ce n'est pas demain que les piétons pourront cheminer en sécurité le long de la rue de la Routière !

    D'une façon générale, on ne sent pas, au sein de la municipalité, une véritable volonté d'encourager la vie participative, la démocratie de proximité et la citoyenneté. Ces notions ne paraissent pas profondément ancrées dans l'ADN de notre conseil municipal. La ville fait a minima en cantonnant les Conseils de Quartier au simple rôle de consultants et de relais de l'information descendante. En l'absence de candidat ce mardi, la question du remplacement du co-président démissionnaire sera évoquée l'an prochain. Il est à craindre que les postulants ne se bousculent pas au portillon !

    Pourtant, par le passé, notre Conseil de Quartier a apporté le témoignage concret de son utilité et de son efficacité. Il a été l'instigateur, le fer de lance ou le contributeur actif de nombreuses réalisations parmi lesquelles on peut citer la rénovation de la Salle des Fêtes, la réhabilitation de l'ancien groupe scolaire Jacques-Prévert, la création du parc public du Grand-Feu et de son aire de jeux, les escaliers de la Grimpette, l'aménagement de la cour de la Maison des Associations et de la place Henri-Lambert ou encore la réfection de la passerelle de Coquelonne.

    Mais ça, c'était avant !

    Georges Duroy

     

     

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  • Commentaires

    1
    Gervais
    Jeudi 12 Novembre 2015 à 20:00

    Merci pour vos commentaires et pour la restitution parfaite des propos tenus lors de notre conseil de quartier.

    Amitiés

    Jean Pierre Gervais

    2
    bouju
    Mercredi 9 Décembre 2015 à 07:57

    Les raisons invoquées par le président démissionnaire du conseil de quartier ainsi que par 2 autres de ses membres au prétexte que  « la ville fait a minima en cantonnant les Conseils de Quartier au simple rôle de consultants et de relais de l'information descendante » ne sont pas partagés par l’ensemble des membres de ce conseil .

    En qualité de riverain de la rue de Grange et membre du conseil de quartier, je tiens à témoigner ici que :   1) la réalité des faits dément cette affirmation à l’exemple des événements ayant concerné  la rue de Grange et  2) les principes de fonctionnement du conseil énoncés par les démissionnaires (autonomie budgétaire, absence de visibilité..) ne sont pas partagés par la communauté.

    1)      La réalité des faits à travers l’exemple de la rue de Grange :

    -           La mairie a organisé à son initiative début 2015 une « tournée »  en bus ouverte aux habitants volontaires  du quartier, en présence d’élus du conseil municipal,  permettant non seulement d’enregistrer in situ les remarques suggestions, propositions des uns et des autres, mais de donner corps à certaines d’entre elles.  A cette occasion, les problèmes de sécurisation de la rue de Grange ont été évoqués et pris en compte immédiatement par la mairie.

    -          Suite à cette « tournée », la mairie a en effet organisé sur place une visite pédestre à l’intention et en présence des habitants de la rue de Grange, ayant permis de parcourir l’ensemble de la rue et recenser leurs différentes remarques et avis.

    -          Immédiatement, des travaux urgents de fléchage du virage dangereux ont  été pris en compte et réalisés par les services techniques (… sur budget ville).

    -          Des propositions de scénarios de sécurisation ont ensuite été proposés  en conseil de quartier d’octobre, préparant une seconde réunion en mairie à l’attention exclusive des riverains convoqués pour réagir sur différents projets techniques.

    -          Cette réunion finale en mairie courant novembre a ensuite permis de dégager un consensus avec les riverains sur une solution technique réalisable à brève échéance (… sur budget ville).

            Les habitants de la rue de Grange ne peuvent que se féliciter de la grande réactivité de l’équipe municipale qui s’est par ailleurs manifestée à l’occasion de la fête des voisins de juin où la mairie a assisté en temps et heure les riverains (barrières, annonces, supports d’animation.. .) toujours sur budget ville.

    2)      Au niveau des griefs de principe énoncés par les démissionnaires:

    L’exemple de la rue de Grange montre que la plupart des besoins exprimés  par les habitants requièrent majoritairement des budgets de voirie qui excédent largement les sommes  « déléguées » aux quartiers.

    Les conseils eux-mêmes n’ont aucune légitimité institutionnelle leur affectant des missions de voirie, d’entretien, de sécurisation … avec naturellement les budgets correspondants.

    Par conséquent les habitants ont bien conscience que ces problématiques relèvent de discussions et d’arbitrages de niveau « mairie » auxquels ils entendent néanmoins prendre part en portant leurs avis via précisément les conseils de quartier. C’est donc bien cette vocation exclusive d’écoute et de rencontre avec les élus qui est souhaitée par les habitants et non une illusoire  autonomie budgétaire qui permet tout au plus de réaliser un vin d’honneur avec quelques invités et en aucun cas des projets « sérieux » de quartier.

    D’ailleurs les chantiers évoqués par le président démissionnaire -  réfection d’une salle des fêtes et d’une passerelle – n’ont en aucun cas compte tenu de leurs montants pu être financés par le budget regretté du conseil de quartier…

     

     

    Pour conclure, il convient de réaffirmer que les propos du président démissionnaire (principalement pour des raisons de santé avait-il évoqué en conseil) ne sont en aucun cas partagés par l’ensemble des membres du conseil et qu’ils n’engagent  que leur auteur.

    3
    bouju
    Jeudi 10 Décembre 2015 à 10:51

    Merci la Gazette pour avoir ouvert cette tribune avec impartialité.  OB

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