• La toponymie du vieux bourg

    Publié dans "Cadre de vie" et mis en ligne le jeudi 8 mai 2014 à 16h42

    La toponymie est l'étude de l'origine des noms de lieux. A la suite de notre article de la semaine dernière consacré aux "Sentiers de Ste-Pezenne", Jean-Jacques T., fidèle lecteur, a interrogé La Gazette sur l'origine du nom des rues et des lieux qui sont situés dans le périmêtre des "Sentiers de Ste-Pezenne". Toute l'équipe s'est mise immédiatement au travail et vous présente ci-après les résultats de ses premiers travaux. Nos investigations ne demandent qu'à être enrichies ; n'hésitez pas à faire partager aux lecteurs de La Gazette vos connaissances en la matière.

    Le Moulin d'Ane. Le Moulin d'Ane est un ancien moulin à eau comme il en existait en bord de Sèvre. Il a donné son nom à la rue qui le borde et qui conduit du vieux bourg de Ste-Pezenne à Surimeau. Il tiendrait son nom de l'absence de pont pour accéder au moulin. La rivière devait alors être franchie à gué, à dos d'ânes. Selon une autre source, la désignation viendrait du prénom de la fille des propriétaires du moulin, Anne de Beaujeu.

    Le Pied d'Ouailles. Le Pied d'Ouaille est le terrain à vocation agricole délimité par la rue de Coquelonne, la rue du Moulin d'Ane et la Sèvre. En patois local, le terme ouaille désigne la brebis. Par extension le nom a été donné à une terre si humide que seuls les animaux de faible poids, moutons et brebis, peuvent y paitre sans s'y enfoncer.

    Le Vigneau. Le Vigneau est constitué des anciennes terres agricoles qui ont fait place au lotissement de la rue Maurice Béguin entre la rue du Moulin d'Ane et le chemin de Coquelonne situé en bord de Sèvre. Ce vaste espace, bien ensoleillé, était autrefois consacré à la culture de la vigne. Cette culture a disparu avec l'épidémie du phylloxéra qui a sévi dans notre région à la fin du XIXème siècle.

    Chantemerle. Il est fait ici référence au chant du merle noir à bec jaune qui depuis le haut de nos arbres siffle, flûte, appelle ou encore babille.

    Les Amourettes. Le nom a été donné à la fontaine et au chemin du même nom qui longe la Sèvre. La légende raconte qu'une jeune fille du bourg, fiancée au fils du seigneur de Surimeau, est venue vivre seule près de la fontaine après la rupture de ses fiançailles. Plus prosaïquement, le nom évoquerait en fait le lieu de rencontre entre les jeunes pexinoises et les militaires en garnison à la caserne Du Guesclin.

    Pain Béni. C'est sur ce chemin qui relie la rue Angélina Faity au chemin de la Mariée qu'on mangeait autrefois le gâteau de la mariée le jour des épousaillages. Le cortège empruntait alors le chemin de la Mariée afin de favoriser la fécondité du jeune couple.  

    La Chaintre Brûlée. La chaintre est l'espace sur lequel tourne la charrue à l'extrémité des sillons de labour. Cette surface qui sert à la manoeuvre du cheval n'est pas cultivée et est régulièrement brûlée pour assurer son entretien. La rue de la Chaintre Brûlée relie la route de Coulonges à la rue Angélina Faity.

    Le Bijou. Ce secteur recouvre aujourd'hui les rues du Bijou et de la Grimpette situées entre les bords de Sèvre et la rue du Moulin d'Ane. On s'accorde à dire que la pente était si raide qu'un double attelage, ou "bi-joug", était nécessaire pour la monter.

    L'Hometrou. La rue de l'Hometrou permet d'accéder au centre bourg à partir des feux de la pharmacie de la route de Coulonges. Sur l'origine de ce nom, diverses hypothèses sont avancées. Pour certains un ermite se serait installé dans une grotte en bord de Sèvre là où est aujourd'hui le lycée horticole, d'ou le nom de "l'homme trou". D'autres évoquent l'existence d'un certain M. de l'Hommetrou demeurant dans un logis du centre bourg et dont l'histoire est rapportée par Agrippa d'Aubigné dans ses mémoires. En 1589, lors de la prise de Niort par les protestants, M. de l'Hommetrou, paralytique et alité, entend le bruit des tambours et des pétards qui résonnent dans la vallée. Il oublie alors son état, saute du lit et s'en va combattre avec ses semblables. Son nom restera gravé dans la légende pexinoise.

    La Gazette vous propose de poursuivre ses investigations pour les autres lieux de notre quartier. N'hésitez pas à nous apporter votre aide et vos connaissances via notre rubrique contact ou par courriel adressé à la.gazette.de.ste.pezenne@gmail.com 

    Georges Duroy

    « Les Sentiers de Ste-PezennePexifolies, la ville se retire »

  • Commentaires

    1
    Jean-Michel
    Jeudi 8 Mai 2014 à 18:17

    Article intéressant, bien documenté et bien écrit. Une nouvelle fois bravo la Gazette. Continuez Monsieur Duroy !

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