Mis en ligne le mardi 6 août 2013 à 16h03

En fait, on sait assez peu de choses sur l'histoire ancienne de Sainte-Pezenne.

Ce que l'on sait, c'est que ses premiers habitants s'installèrent au début de l'ère chrétienne sur le coteau qui domine la rive droite de la Sèvre. Ils donnèrent à leur village le nom de Thorigné (Tauriacius) en hommage au dieu Thor (dieu du tonnerre, de la force et de la fertilité) qu'ils vénéraient. C'est sur le lieu même de ce culte païen que fut construite, quelques siècles plus tard, l'église de Sainte-Pezenne.

Ce que l'on sait également, c'est qu'au IVème siècle, une jeune moniale dénommée Pezenne (Peccina, Pecinne ou Pexine selon les historiens) a fui l'Espagne pour échapper à la grande persécution anti-chrétienne menée par l'empereur romain Dioclétien. Pezenne se serait réfugiée, avec deux autres soeurs (Macrine et Colombe), au milieu des bois dans les alentours de Niort. Poursuivie par des barbares, elle aurait couru pour se cacher dans une grotte du coteau qui domine la Sèvre et serait morte d'épuisement. Le lieu de sa sépulture prit son nom et donna naissance, après sa béatification, à la paroisse de Sainte-Pezenne.

En 1147, à l'occasion de la seconde croisade, Aliénor d'Aquitaine fit don de la dépouille de Pezenne à son beau-frère le comte de Vermandois qui emporta le corps dans sa ville de Saint-Quentin dans le Nord. En 1557, la prise de la ville par Philippe II d'Espagne permit le retour de la relique dans son pays d'origine. Son corps est depuis déposé dans une chapelle du palais royal de l'Escurial proche de Madrid. En 1955, une phalange de la sainte fut offerte à la paroisse de Sainte-Pezenne à la suite de l'action conjuguée et déterminée de Maurice Béguin, archiviste départemental (dont une rue du bourg porte le nom) et de l'abbé Morice, curé de la Paroisse (qui mériterait bien lui aussi une rue à son nom).

Au fil des ans, le bourg s'est développé autour de son église dont la construction a commencé à la fin du XIème siècle. Commune essentiellement agricole, Sainte-Pezenne était renommée pour ses cultures maraichères (plus particulièrement artichauts, oignons et poires). Ses bords de Sèvre, lieu de pêche et de repos, étaient très prisés des Pexinois. En 1965 la commune de Sainte-Pezenne, qui comptait alors environ 3000 habitants, a fusionné avec la commune voisine de Niort pour devenir un quartier de Niort.

Aujourd'hui Sainte-Pezenne est l'un des 9 quartiers administratifs de la ville de Niort. Le quartier est articulé autour de la route de Coulonges, véritable épine dorsale. Le quartier de Sainte-Pezenne, riche d'un peu plus de 5000 habitants, est délimité, à l'est par la Sèvre, au sud par le boulevard de l'Atlantique, à l'ouest par le secteur de l'avenue de Nantes et au nord par les communes de Saint-Remy et de Scieq. C'est l'actualité de ce quartier que la rédaction de la Gazette va s'efforcer de vous faire partager.

Georges Duroy