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Retour sur les cérémonies du 25 septembre
Publié dans "Cadre de vie" et mis en ligne le jeudi 1er octobre 2015 à 17h07
Vendredi 25 septembre, il est 18h30 sur la place Henri-Lambert. Près de 200 Pexinois, rassemblés à l'initiative de notre Conseil de Quartier et de la Ville de Niort, accueillent Jérôme Baloge, maire de Niort. L'évènement n'est pas banal : il s'agit, dans le même mouvement, dans le même temps et dans le même lieu, de célébrer, d'une part, le cinquantenaire de la fusion des communes de Stre-Pezenne et de Niort et, d'autre part, d'inaugurer les aménagements de la place qui porte le nom de celui qui fut le plus farouche opposant à la fusion ! La Gazette était présente.
La gloriette, très récemment restaurée et refuge des fumeurs impénitents par temps de pluie, devient, pour quelques instants, le théâtre des allocutions des "officiels". C'est Elmano Martins, conseiller municipal et co-président "élu" du Conseil de Quartier, qui "ouvre le bal". Il remercie les Pexinois qui se sont déplacés et tous ceux qui ont oeuvré à la réussite de la manifestation : le Centre Socio-Culturel à travers le groupe "Hier Ste-Pezenne", le groupe vocal et instrumental Chante-Pezenne, le Conseil de Quartier et le service municipal de la vie participative.
Elmano Martins, Jean-Pierre Gervais et Jérôme Baloge
Puis, Jean-Pierre Gervais, co-président "habitant" du Conseil de Quartier, prend la parole pour retracer l'historique de l'aménagement de la place. Il rappelle que cette réalisation s'inscrit dans le cadre plus général d'une rénovation du site qui a vu la transformation de l'ancienne école Jacques-Prévért en Maison des Associations (dotée de deux grandes salles de réunion dont une porte le nom de Robert Goutefangea, ancien directeur de l'école Jacques Prévert et figure historique de notre quartier) et l'agrandissement de la bibliothèque de quartier dans les locaux de l'ancienne mairie.
En ce qui concerne l'aménagement de la place, Jean-Pierre Gervais rappelle que la réflexion a commencé dès 2012 avec trois objectifs principaux : la valorisation du site (porte d'entrée sur les chemins qui conduisent le promeneur aux berges de la Sèvre), le maintien du stationnement automobile et la conservation de la gloriette, édicule emblématique de la place. Il note que les échanges avec la ville ont été longs, et parfois mouvementés, mais avec une volonté partagée d'aboutir. Le Conseil de Quartier a travaillé, argumenté, et organisé nombre de réunions avec les habitants. De son côté, la ville a accepté à plusieurs reprises de revoir sa copie. Il en résulte aujourd'hui une réalisation qui répond aux attentes des Pexinois en mariant harmonieusement les besoins en stationnement et la mise en valeur des espaces.
Mais pour l'avenir, la politique de restriction budgétaire menée par la ville de Niort préoccupe Jean-Pierre Gervais qui interpelle le maire en ces termes : "Vous connaissez notre attachement à notre quartier et notre volonté de participer à la réflexion sur des projets dont la priorité porte principalement, ici à Ste-Pezenne, sur les voies de circulation et la sécurité. Dans le contexte économique que nous connaissons, nous avons pris acte des nouvelles dispositions en matière de fonctionnement autour de la démocratie participative et principalement sur son financement. Sachez, Monsieur le Maire, que le Conseil de Quartier sera toujours, et quels que soient les moyens mis à sa disposition, une force de proposition où le débat démocratique gardera toujours une place prépondérante"
Jérôme Baloge, Maire de Niort, prend la parole : "Je suis très heureux d'être ici pour inaugurer la place Henri-Lambert et pour fêter l'anniversaire du rattachement de la commune de Ste-Pezenne à celle de Niort mais aussi pour saluer l'excellent travail du Conseil de Quartier qui a porté un projet, fruit d'une grande concertation". En réponse à l'interpellation de Jean-Perre Gervais, Jérome Baloge précise : "Je souhaite que les conseils de quartier, et le Conseil de Quartier de Ste-Pezenne en particulier, continuent et aient les moyens de le faire. Il y a évidemment des restrictions budgétaires, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'investissement, notamment dans la voirie. Les enjeux de circulation et de sécurité évoqués sont des sujets de longue haleine qu'il s'agit de mener en collaboration avec les habitants et le Conseil de Quartier.
Ensuite Jérome Baloge veut rendre un double hommage. Tout d'abord à Emile Bèche, premier maire de Niort à la Libération (1944), puis maire à nouveau de 1957 à 1971 (période du rattachement) et ensuite à Henri Lambert, figure de la Résistance, maire de Ste-Pezenne, opposé à la fusion et grand perdant, à ce titre, des élections municipales de 1965 :
"Emile Bèche a eu la vision qu'il fallait construire une commune plus forte, plus grande pour favoriser son développement. La collectivité devait accompagner le développement économique qui prenait forme en s'élargissant sur un territoire plus vaste". Et puis, précise le Maire : "Il y avait ici, à Ste-Pezenne, cette histoire de château d'eau rappelée par la Gazette. Ce n'était pas facile pour Henri Lambert. Je comprends qu'il ait voulu défendre sa commune, son identité et son territoire. En 1965 les enjeux ont été posés et la population pexinoise a tranché".
Jérome Baloge ajoute : "Emile Bèche et Henri Lambert étaient des hommes, certes différents, mais issus d'une même génération et marqués par les mêmes évènements : Emile Bêche était le maire de la libération de Niort, Henri Lambert était un résistant à la tête du Comité de Libération. Aujourd'hui il s'agit de réunir ces deux hommes qui ont pu durant l'année 1965 s'opposer. Il convient de les réunir car ils appartenaient à ces mêmes valeurs, à ces mêmes combats pour la défense de leur territoire, pour la défense de la France".
Mais le temps a passé et les plaies se sont refermées. Cinquante ans plus tard Ste-Pezenne conserve toujours son identité. En 1990, Adrien Giraud, ex-adjoint au maire de Ste-Pezenne et ardent partisan de la fusion, confiait à ce sujet à la presse locale : "Les habitants de Ste-Pezenne sont devenus des Niortais comme les habitants de Montmartre sont devenus des Parisiens". Une page de notre l'histoire est bel est bien définitivement tournée mais Ste-Pezenne demeure Ste-Pezenne.
(Une personne a cependant été oubliée dans les propos du maire. Il s'agit de Jean Gaisné, partisan de la fusion. Il a gagné les élections municipales de mars 1965 au détriment d'Henri Lambert, maire sortant. Jean Gaisné, dernier maire de Ste-Pezenne, a conduit, avec son adjoint Adrien Giraud, le processus de fusion conformément au mandat que les électeurs pexinois lui avaient confié).
Une partie des choristes de Chante-Pezenne
La soirée se prolonge ensuite sur une extrait du nouveau spectacle du groupe vocal et instrumental Chante-Pezenne qui se produira prochainement dans la Salle des Fêtes autour d'un répertoire consacré aux chansons des années 60 (retrouvez l'article de la Gazette en cliquant ici). Les extraits du spectacle qui ont été présentés donnent manifestement envie.
André Denis découvre l'exposition de "Hier Ste-Pezennne"
Dans la salle adjacente, le groupe "Hier Ste-Pezenne", propose une intéressante exposition de documents d'époque (coupures de presses, procès verbaux de conseil municipaux, arrêté préfectoral…) qui retrace les épisodes et le déroulement de la fusion. Paul Samoyau, Pexinois qui a vécu toute cette période, se tient à la disposition des visiteurs pour commenter les documents et expliquer le contexte de l'époque.
Il est 20h30, cette manifestation citoyenne se termine, comme il est de rigueur en pareil cas, par un cocktail accompagné de petits fours.
Georges Duroy
Crédit photos : Nouvelle République, ville de Niort
Retrouvez les articles que la Gazette a consacrés à la fusion en cliquant sur les liens suivants :
- Histoire d'eau, ou comment je suis devenu Niortais (2 octobre 2014)
- Commémoration du rattachement à Niort (26 mars 2015)
- Fusion Ste-Pezenne/Niort (suite) (30 avril 2015)
- Inauguration et commémoration le 25 septembre (10 septembre 2015)
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