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Une bombe tombée à Ste-Pezenne ? (suite)
Publié dans "Faits divers" et mis en ligne le jeudi 3 avril 2014 à 17h42Souvenez-vous, c'était le 8 mars dernier. Claude Garnier faisait appel aux lecteurs de la Gazette pour obtenir des informations sur un événement dont il avait été le temoin en juin ou juillet 1944, à savoir l'explosion d'une bombe larguée par un avion sur le territoire de la commune de Ste-Pezenne (cf l'article du 8 mars en cliquant ici).
Son appel n'est pas resté lettre morte, plusieurs lecteurs de la Gazette se sont manifestés et parmi eux Joël Jarry, Didier F. et Isa79. Nous tenons à les remercier.
Un avion allié a bien largué une bombe sur le territoire de la commune le 28 juillet 1944 comme en fait foi le procès-verbal de gendarmerie établi le même jour et qui est conservé aux Archives Départementales des Deux-Sèvres. Ce document a été communiqué à La Gazette et nous le reproduisons ci-après. Afin d'en faciliter la lecture, nous avons retranscrit le contenu du document (cf dessous après la reproduction du Procès verbal)
Gendarmerie Nationale
Cejourd'hui, vingt-huit juillet mil neuf cent quarante-quatre à dix-sept heures trente.
Nous, soussignés, CHABROU, Albert, Maréchal des Logis Chef et AUGE, Alphonse, gendarme, à la résidence de Niort, département des Deux-Sèvres, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs, rapportons ce qui suit :
A notre caserne, remarquons deux avions anglais survolant l'agglomération de Niort et ses environs. Au moment où ils survolaient la région située à l'ouest du bourg de Sainte-Pezenne, nous entendons le bruit provoqué par l'éclatement d'une bombe lancée par l'un des avions. Nous nous rendons immédiatement sur les lieux et procédons aux constations suivantes:
La bombe, de petit calibre, est tombée dans un champ situé en bordure de la R.N. 744 à 300 mètres au Nord du hameau du Dizième Commune de Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres). Ce terrain cultivé en légumes appartient à Monsieur SOYER, Edmond, 58 ans, retraité de l'enseignement et demeurant 106 rue de Fontenay à Niort. La bombe après sa chute a ricoché pour aller éclater à 55 mètres plus loin et à 100 mètres de la R.N. 744 ; pratiquant un trou dans le sol de trois mètres de diamètre sur un mètre de profondeur. Il n'y a pas eu de victime. Les dégâts se bornent à la détérioration de légumes (haricots et choux) à cinquante mètres autour du point de chute et à la rupture de trois fils de la ligne téléphonique située en bordure de la R.N. 744.
Quatre expéditions, destinées : la première à Monsieur le Préfet des Deux-Sèvres à Niort, la deuxième à la Sicherheitspolizei (Police de sécurité allemande qui comprend notamment la Gestapo, ndlr) à Niort, la troisième à Monsieur le Procureur de la République à Niort, la quatrième aux archives.
Nous avons essayé d'aller plus loin pour connaître les raisons de ce largage.
Un fait est certain ; le quartier de la gare de la ville de Niort, alors en zone occupée, a été la cible de deux bombardements alliés ; le premier le 7 juin 1944 et le second le 17 août 1944. Il s'agissait de détruire une usine de fabrication de détonateurs pour l'armée allemande et d'endommager la gare de triage afin d'empêcher le déplacement des troupes d'occupation. Mais nulle trace d'un bombardement effectué le 28 juillet 1944.
On sait en revanche que, pendant cette période, l'aviation alliée mitraillait régulièrement les châteaux d'eau autour des gares pour empêcher le ravitaillement en eau des locomotives à vapeur. C'est à ce titre que le château d'eau de Sciecq a été mitraillé, vraisemblablement par erreur, vers la mi-juillet 1944. Les chasseurs alliés étaient alors équipés de mitrailleuses et de bombes de petit calibre. Il n'est pas exclu que l'avion allié ait largué en fin de mission sa dernière bombe sur le territoire de notre commune avant de rentrer au bercail.
A ceux de nos lecteurs qui seraient intéressés par cette période de notre histoire locale, nous conseillons vivement de consulter le document mis en ligne par la médiathèque de Sciecq et qui a pour titre 'Guerre et Résistance à Sciecq et Ste-Pezenne". Il peut être accédé directement à ce document en cliquant ici .
Par ailleurs nos contributeurs recherchent des informations sur la prise d'armes qui s'est tenue le 2 juin 1945 sur le terrain des sports de Ste-Pezenne en présence et en l'honneur d'Henri Lambert, résistant et chef du maquis des loups (et futur et dernier maire de Ste-Pezenne), de retour du camp de Vaihingen dont il venait d'être libéré par les alliés. N'hésitez pas à contacter La Gazette (la.gazette.de.ste.pezenne@gmail.com) qui fera suivre.
Georges Duroy
Crédit : Archives Départementale des Deux-Sèvres. Cliquer sur le PV pour agrandir
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Commentaires
Bel article. Toutefois, ce ne sont pas des locomotives à valeur, mais des locomotives... à vapeur.
Bonne continuation, ce blog est bien sympa !